Chevaux © M. Beslin

Les grandes races de chevaux

Au cours des siècles, le cheval est devenu le complice de l’homme. D’auxiliaire de guerre, il devient un compagnon de chasse et de voyage puis un partenaire sportif. Quel est le secret qui unit l’Orne aux chevaux ? Le climat et la qualité des herbages bien sûr ! Terre propice à l’élevage de « la plus noble conquête de l’homme », l’Orne ne compte pas moins de 2500 élevages de Percherons, pur-sang, trotteurs, chevaux de selle et poneys…

Les grandes races présentes dans l’Orne

LE PUR-SANG ANGLAIS :

Le Pur-sang anglais est un cheval rapide qui trouve ses racines au XIème siècle en Grande-Bretagne, lorsque Guillaume Le Conquérant revient de ses croisades avec des étalons arabes et barbes.
Créé artificiellement par l’homme, le Pur-sang est un croisement de juments anglaises et d’étalons orientaux.
En1791, il est reconnu comme race à part entière et son stud-book est créé. Un stud-book est une sorte de livret de famille où sont répertoriés tous les ascendants.
Trois étalons légendaires restent dans nos mémoires : Bierley Turk (fin XVIIème), Godolphin et Darlet Arabian (début XVIIIème).
Les Pur-sang anglais célèbres sont issus de ces trois lignées.

Cheval fin, rapide et nerveux, il a une véritable morphologie de galopeur qui le qualifie de sportif de haut niveau. De couleur généralement baie, sa taille varie de 1,50 à 1,72 mètres et son poids est d’une moyenne de 500 kg. Généreux et courageux, il peut se révéler être un bon compagnon de loisirs, mais son caractère nerveux et ardent suppose un cavalier de bon niveau.
Compétent à l’obstacle, au dressage et à la course, le pur-sang anglais est considéré comme le roi des hippodromes.

LE TROTTEUR FRANÇAIS :

Au XIXème siècle, les éleveurs de Normandie réalisent un croisement entre un demi-sang local normand et un trotteur Norfolk de Grande-Bretagne. Le trotteur français est né.
Réputé pour les courses de trot attelées ou montées, il mesure en moyenne 1,65 mètre.
Calme et gentil, ce cheval à la robe baie ou alezane peut être utilisé pour initier sans risque un enfant ou un débutant.

LE SELLE FRANÇAIS :

Le selle français est un croisement entre un pur-sang anglais et une jument normande.
Créé par les éleveurs français, il est autrefois appelé « demi-sang » ou « anglo-normand » et prend le nom officiel de « selle français » en 1958.
Sa taille varie de 1,55 à 1,75 mètre et sa robe est souvent de couleur alezane, baie ou parfois grise et aubère.
Spécialiste dans les concours de saut d’obstacles, il est robuste et endurant. De caractère équilibré, il s’adapte à tous les climats, à toutes utilisations (obstacle, dressage, attelage, randonnée, enseignement) et à tous propriétaires.

LE PERCHERON :

Ce cheval proviendrait d’un passé lointain et mystérieux. D’après une légende, le Percheron serait issu d’un croisement de chevaux lourds normands et de chevaux arabes capturés à Poitiers par Charles Martel en 732.
Monté par les chevaliers du Moyen-Age, il dégage une élégance noble. Le percheron est un outil de guerre important et fait partie intégrante de la vie des campagnes pendant des siècles.
Avec son poids imposant de 900kg, le percheron réalise les tâches agricoles. Puissant et robuste, il tire les diligences, les fourgons des Halles, les omnibus…

En 1823, nait l’étalon Jean Le Blanc, descendant direct de Gallipoly, un étalon arabe. Il est considéré comme le « père » fondateur officiel et le grand améliorateur de la race percheronne.
Le Percheron devient une véritable figure emblématique de la province du Perche. La société Hippique Percheronne (SHP) de France est fondée le 23 Juin 1883 à Nogent le Rotrou et un stud-book est ouvert.
A la fin du XIXème siècle, il effectue tous les travaux de ferme : moissons, labours, transports de denrées…
Il est exporté dans de nombreux pays comme le Japon ou les USA, qui fondent à leur tour des stud-books.
Pendant la Première Guerre Mondiale, il tire le matériel de guerre et les approvisionnements des soldats.
Le milieu du XXème siècle marque la suprématie du moteur sur la traction animale.
Ainsi, de 1960 à 1980, la race est en voie de disparition. Elle est reconvertie en animal de boucherie.

A la fin du XXème siècle, certains éleveurs français souhaitent remettre en avant le Percheron. Ils se tournent vers l’Amérique où cette race est en pleine expansion.
Un bel étalon noir est rapatrié en France. Silver-Shadow-Sheik a pour mission de saillir les juments du Perche.

Au fil du temps, ces chevaux de trait sont remis en forme et sont partagés en deux catégories :
Le trait percheron est utilisé pour les travaux agricoles ou le débardage (ex : les débardeurs forestiers en Allemagne).
Le percheron diligencier, plus léger, est destiné à l’attelage et au loisir et permet par exemple, d’offrir des moments de convivialité, le temps d’une balade à calèche.

Elevé au cœur du Perche, sa réputation lui a permis un destin planétaire.
Aujourd’hui, l’élevage s’est répandu dans plusieurs régions de France et dans de nombreux pays.