Alençon est une ville réputée pour être la préfecture du département de l’Orne en Normandie, mais aussi pour sa fameuse dentelle classée au patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO. Véritable symbole du raffinement de la haute couture française, cette technique qui consiste à confectionner, point par point, un tissu formant un dessin, sans trame ni chaîne, est une institution.
L’origine de la dentelle d’Alençon
La dentelle au Point d’Alençon existe depuis le XVe siècle. Elle s’est développée pour lutter contre la concurrence du « point de Venise ». Mais c’est en 1660 que cet art se démarque grâce à Marthe La Perrière qui invente le « point d’Alençon ». Cette technique de production de dentelle à l’aiguille fait d’elle, « la reine des dentelles » et offre à la production d’Alençon une renommée à la hauteur de ce surnom. Si bien qu’en 1665, Colbert, ministre des rois, y fonde une manufacture de privilège royal. La dentelle d’Alençon fait son entrée à la cour et devient plus tard, la préférée de Louis XV. Le roi la nomme lui-même, « dentelle d’hiver » à cause de sa densité. Elle atteint son apogée au XVIIIe siècle où l’on compte plus de 80 ateliers de production et plus de 10 000 dentellières. Après la Révolution, elle connaît un long déclin, car la technique de dentelle d’Alençon, entièrement à la main, n’est plus en accord avec la mécanisation progressive de la société.
Le musée de la dentelle d’Alençon
L’histoire de la dentelle d’Alençon est longue et riche. En effet, il s’agit d’un véritable art qui a su traverser les époques pour être toujours présent de nos jours. Son histoire vous sera parfaitement contée au musée des Beaux-arts de la Dentelle d’Alençon. Outre la section dentelle, ce dernier se compose de deux autres espaces. La section Cambodge parcourt tout un pan de la culture Kmer. La section Beaux-arts s’organise autour du travail des écoles françaises, italienne et nordique du XVe au XXe siècle. Mais c’est dans la section Dentelle qu’on retrouve les merveilles de l’Orne avec des échantillons de tous les styles et de toutes les époques. Tout un programme qui n’écarte pas les autres grandes dentelles d’Europe et leurs différents procédés de fabrication, à l’aiguille, au fuseau, ou mécaniquement.
Un savoir-faire au patrimoine culturel immatériel de l’Unesco
Ce savoir-faire français unique a obtenu une reconnaissance mondiale en 2010, en étant inscrit sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO. La dentelle doit cette sacralisation à la grande dextérité requise pour sa confection ainsi qu’à la très longue durée qu’elle nécessite pour être produite. En effet, un centimètre carré de dentelle au Point d’Alençon, requiert environ sept heures de labeur. Et cette vitesse de production n’est acquise que par les dentellières confirmées. Pour le devenir, il faut entre 7 à 10 ans de formation. Un apprentissage aussi bien enseigné à l’oral que par la pratique. Un lien fort unit donc la dentellière à son apprentie pour réussir à bien transmettre toutes les étapes de confection de la dentelle : le dessin et piquage du motif, la réalisation de la base des motifs et des mailles… Un travail titanesque qui mérite d’être découvert. Pour ce faire, rendez-vous à Alençon et dans son musée des Beaux-arts et de la dentelle où des pièces uniques vous attendent..